23/04/2014

Le vétiver - un atout précieux contre la désertification et l'érosion des sols



  


Vetiver zizanioides, très prisé en parfumerie et en cosmétologie, le vétiver tient son nom du Tamoul Vettiveru.
Originaire d'Inde, cette herbe est très présente dans les zones tropicales du monde. Le plus souvent introduite pas les industries utilisant l'huile aromatique fournie par ses racines, elle pousse aussi bien en Inde, à la Réunion, dans les Caraïbes, en Afrique, en Amérique du Sud qu’en Méditerranée orientale.
Le vétiver est une plante très peu exigeante et, bien que préférant les milieux humides, il peut également prospérer en zone sèche. Capable de supporter des sécheresses importantes, le vétiver apprécie néanmoins une période annuelle de 3 mois de pluie et résiste parfaitement à des inondations importantes s'étalant sur plusieurs mois.
Aimant la pleine lumière pour bien se développer, le vétiver préfère les sols profonds et sablonneux mais s'adapte à toutes les qualités de terre, même à forte teneur acide ou alcaline, et prospère sans peine jusqu'à 2000 mètres d'altitude.
Un plant de vétiver peut vivre de 50 à 60 ans, son seul ennemi étant un champignon qui attaque ses racines quand les conditions de culture sont vraiment trop mauvaises.

 Le vétiver dans la lutte contre la désertification
Hautes de 1 à 3 mètres, fortes, droites, unies et très nombreuses, les tiges de vétiver poussent rapidement. Ses racines très longues s'enfoncent tout droit dans le sol, sur plusieurs mètres, sans s'étendre en largeur.

Des agriculteurs du monde entier tirent profit des profondes racines du vétiver pour prévenir l'érosion des sols et retenir la terre dans leurs champs, le long des fossés, sur les berges des canaux ou sur les flancs des collines.
Planté en haies serrées pour délimiter les parcelles, le vétiver assure la stabilisation des terrains et empêche la destruction des sols par ravinement lors des fortes pluies, constituant en cela une arme de choix dans la lutte contre la désertification.
Son usage permet également de conserver l’humidité nécessaire aux cultures car ses profondes racines favorisent l’infiltration des eaux de pluie et préviennent leur ruissellement.

Selon la nature et la pente du terrain, le ruissellement des eaux se voit réduit de 40% jusqu’à 70%. Ceci a un impact certain sur le renouvellement des nappes phréatiques qui, bien que n’ayant pas bénéficié de mesures précises, a été estimé en Inde à 30% d'apport supplémentaire pour les zones de cultures dotées de haies de vétiver.

   

Une fois coupées, les tiges de vétiver trouvent de très nombreux usages.
  • Elles sont largement utilisées dans l’artisanat traditionnel pour confectionner des nattes et des ouvrages de vannerie. De manière moins courante, elles peuvent servir à fabriquer du papier.
  • Après séchage, les tiges de vétiver procurent également à peu de frais du chaume et de la paille.
  • Le chaume sert à fabriquer la toiture des habitations et constitue une couverture bien étanche.
  • La paille, quant à elle, fait un excellent fourrage et représente un très bon aliment pour le bétail hors saison.
  • Les racines ont de multiples propriétés et trouvent des débouchés plus nobles. Plantes médicinales traditionnelles, elles sont notamment utilisées dans le traitement de certaines affections de peau.

En raison des terpènes qu'elles contiennent, elles sont très prisées des industriels pour leurs propriétés insecticides.

Des usages multiples : cosmétologie et parfumerie
Mais c'est dans le domaine de la cosmétologie et de la parfumerie que le vétiver est roi.

Après distillation à la vapeur, sa racine fournit une huile essentielle aromatique de la famille olfactive des fougères, très utilisée comme note de fond dans les parfums, aussi bien masculins que féminins. Un célèbre parfum créé en 1959 par Guerlain porte d'ailleurs, en toute simplicité, le nom de Vétiver.

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